Lettre d'amour mort

15 janvier 2009

"Tu l'as trouvé, ton amour?"
"Non."
"Donc tu sais la question suivante."
"Camille, depuis lontemps j'ai aperçu tous les sentiments dans ton cœur. Et merci pour tout ça. Mais je ne suis jamais...je n'étais jamais...amoureux de toi."
Silence. La silence qui m'inondait comme la mer glacée, la température suffisait de me tuer, infiniment noire. Noir chat chassant sa queue, bavardant avec lui-même, lêchant sa blessure à côté des arbres nues en hiver, noir chat...c'est moi, comme une ombre sinistre.
Justin, mon collègue, mon ami, mon amour, ma passé (qu'elle fleurisse de mélancolie!), mon souvenir heureux, ma fantasie infinie, mon rêve dont je n'avais jamais envie de me réveiller, mon désespoir qui me possedait comme toujours, ma raison d'être, ma prétexte de mort, la tendresse de mon cœur, la tristesse de ma vie, mon sourire en larmes, ma douleur charmante, ma poésie sensuelle, ma promesse trahie, ma déstin prévu, mon illusion fatale, mon inspiration incessante, mon agonie violente mais somptueuse, ma claire fontaine si tranquille en soleil, ma croyance qui s'est tombée et mon cristal qui s'est cassé, l'abysse que j'y volais éperdue de joie et mon amour, mon amour.
C'est fini entre nous, tu sais bien, mon amour, mon amour qui me détruit jusqu'à la fin du monde. Traversant le forêt glacé des souvenirs tu te diriges vers moi, pour me tuer. Tuer et se suicider, il n'y a aucune différence énorme. La dernière haleine de ma vie s'arrête en silence, invisible mais omniprésent. J'entends chanter mon sang coulant, je témoigne de mon mort douleureux, sucrée des illusions.inccesantes. Le soleil m'a quitté pour toujours quand tu départs. J'entends murmurer: au revoir, au revoir, la chanson de l'âme saignant, la dernière chanson avant le trépas. Donc ça sera adieu, je te faisais adieu avec les doigts tremblantes, maigrées comme les branches nues, en l'hiver cruel (comme le refuge du chat noir...l'âme sœur du clairvoyant).
À ce moment je m'enfuis dans ma chambre, en solitude intarisible. Enterre-moi dans toi, et m'étreinds dans le mort. Je n'aurais rien à craindre, car le mort n'est qu'une vallée plein de fleures, ou un forêt baignant dans le temps perdu. Je t'attendais, pour si longtemps; je t'aimais, pendent les année de plus merveilleuses de ma vie, et je partirai, je mourrai. Les feuilles mortes soufflant, les fleurs se plongeant dans les eaux clairs et purs qui ressemblaient tes yeux.
                                                      Tes yeux
                                                         Les étoiles
                              Dix mille années
Cette poème j'ai traduis pour toi, mais ça ne m'importe plus si tu l'as oublié. Je ne suis qu'une ombre surréalle, et je mourrai, condamnée de la solitude éternelle. La poésie que j'ai composée s'arrête, dans la vie passée par l'ennui. Mais tout ça s'est arrêté, car tu m'a coupé dans la veine, ma veine souriante aux lèvres cramoisies. Tu me regardait, comme j'envisageais, à voix douce tu m'a condamné, au fond du noir profond et glacial de la nuit. Je pense encore...comme le temps passé ressemble une bouquet des fleurs, son parfum comme un poison. J'imagine de te prendre dans mes bras maigrés, ivre de ta passion quand je m'arrose de l'amour sur tes lèvres...Mais c'est fini, et ma poésie mourra dans la solitude, dans ce monde de kistch. Pour la dernère fois je pleure, mon amour dévoré par le temps ruisselant, enterré dans l'être invisible, il est disparu sans jamais revenir. Adieu, je m'entends de chuchoter en sanglots, et je te fais adieu.